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La maltraitance des enfants est en hausse

La maltraitance des enfants est en hausse

La Société suisse de pédiatrie (SSP) a recensé un peu plus de 1700 cas de mauvais traitements sur des mineurs en 2017.

Les cas de maltraitance d’enfants recensés par les cliniques pédiatriques ont augmenté de près de 10% l’an dernier en Suisse. Leur nombre a atteint 1730 unités. Les auteurs de ces mauvais traitements sont surtout des membres de la même famille (84% des cas).

Dans son recensement, la Société suisse de pédiatrie (SSP) a pris en compte les données de 20 des 41 cliniques pédiatriques suisses, indique-t-elle mercredi. Toutes les grandes et moyennes cliniques en font partie. L’augmentation des cas constatée par rapport à l’année précédente est répartie sur la majorité des cliniques participantes, sans différences régionales.

Manque de soin d’abord

Avec 38% des cas, la négligence dans la prise en charge parentale constitue la plus grande part d’actes de maltraitance d’enfants. Dans ces cas, la personne en charge omet de prendre soin de l’enfant.

Avec un cas de maltraitance sur quatre (26%), la maltraitance physique vient au deuxième rang. Un cas sur cinq (20%) présente une maltraitance psychique. Il en va ainsi, par exemple, d’enfants spectateurs de la violence domestique. La dégradation de leur état psychique est non négligeable, souligne la SSP.

Quant aux abus sexuels, ils constituent 16% des cas d’enfants maltraités. Leurs auteurs font partie de l’entourage familial dans 39% des cas. Pour environ 17% des cas, ils n’en font pas partie ou sont inconnus. 80% des victimes d’abus sexuels sont des filles et 83% des auteurs sont des hommes.

Enfants en bas âge

Les hommes sont d’ailleurs surreprésentés en tant qu’auteurs de maltraitances en général. Quelque 44% des cas sont uniquement le fait d’hommes. Dans 21% des cas, les auteurs sont un homme et une femme – les deux parents en principe. Dans près d’un quart des cas (24%), la maltraitance est le fait de femmes uniquement.

Parmi les victimes de la maltraitance, la répartition des sexes est restée stable en 2017: 56% de filles et 44% de garçons. Les enfants en bas âge constituent la principale catégorie de victimes: 46% ont moins de 6 ans et une victime sur six a moins d’un an.

Trois cas mortels

Dans 20% des cas de maltraitance d’enfant constatés en clinique, l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte avait déjà été alertée. Dans un cas sur huit, une procédure pénale était déjà en cours.

L’an dernier, trois enfants sont morts des suites de mauvais traitements. Ils avaient moins d’un an. Deux d’entre eux ont subi une maltraitance physique et le troisième a été victime d’une noyade en raison du manque d’attention de la personne en charge. (ats/nxp)

 

Source: 24heures

https://www.24heures.ch/suisse/maltraitance-enfants-hausse/story/23677124

Image: Archives/Photo d’illustration/AFP

Contre la violence envers les enfants au sein de la famille

Contre la violence envers les enfants au sein de la famille

René Knüsel s’intéresse à la difficulté qu’il y a à agir sur cette question au plan national.

Le Conseil fédéral vient de rendre public un rapport sur la protection de l’enfance et la nécessité d’une détection précoce des violences dans le cadre de la famille. Dans son message, l’exécutif fédéral dit sa conviction que les violences auxquelles les enfants sont exposés doivent être repérées le plus tôt possible.

Cette reconnaissance du problème est essentielle. Elle demeure cependant une pétition de principe, dans la mesure où le Conseil fédéral ne souhaite ni coordination, ni promotion de mesures au plan national. N’est-il pas ambigu de relever, d’une part, l’étendue d’un problème de santé publique et, d’autre part, de signifier qu’une intervention fédérale dans le domaine n’est pas souhaitable?

Le dossier est complexe; il est surtout délicat. Dans leur message, les autorités fédérales rappellent que les compétences d’action dans ce domaine relèvent des cantons, voire des communes. En Suisse alémanique, plusieurs affaires récentes ont montré les différences de perception existantes face à l’interventionnisme étatique dans la famille. Même si la régulation des rapports intrafamiliaux par un service public fait aussi l’objet de contestations dans les cantons francophones, la polémique est autrement plus musclée du côté germanophone.

Tenter de réguler les questions de violences intrafamiliales à l’échelle helvétique est donc une gageure en raison de pratiques culturelles et de représentations différentes. S’il y a de la sagesse à vouloir respecter les particularismes régionaux, cela ne signifie pour autant pas que certaines valeurs et mesures ne soient pas encouragées. Il n’est en effet pas acceptable que des enfants ne soient pas protégés de façon identique selon que l’on habite à Schwytz ou dans le Jura.

Mais, le non-interventionnisme fédéral est également justifié par les divergences de vues entre professionnels concernés. Pour les uns, la détection devrait faire l’objet d’une démarche systématique auprès des familles.

Pour les autres, seule la présence de suspicions devrait motiver une intervention. Le rapport fédéral souligne deux éléments: le premier insiste sur la nécessité de former tous les personnels en contact avec les enfants et les familles; le second montre qu’en matière de détection précoce de mauvais traitements, il n’existe aucune certitude scientifique.

Il en ressort une lecture quelque peu paradoxale qui souligne l’importance du rôle des professionnels concernés pour détecter les situations à risque, mais relève l’absence d’instruments fiables pour conduire une telle démarche de façon systématique. En conséquence, tous les professionnels sont appelés à redoubler de vigilance, tout en demeurant prudents dans la lutte contre les mauvais traitements envers les enfants.

 

Source: 24heures

https://www.24heures.ch/signatures/reflexions/violence-enfants-famille/story/13141179

Un couple en prison pour maltraitance et fraude

Un couple en prison pour maltraitance et fraude

Un couple de Roumains poursuivi pour avoir maltraité des enfants et avoir triché avec les allocations familiales, à Besançon.

Coups de bâtons et de ceinture, privation de nourriture: un couple de Roumains a été incarcéré à Besançon, dans l’est de la France, pour avoir maltraité cinq enfants et leur mère pendant plusieurs mois, ont indiqué mardi les enquêteurs, qui ont également mis au jour un système de fraude aux allocations sociales.

L’homme de 38 ans et sa femme de 35 ans ont été inculpés et placés en détention provisoire samedi. Ils sont soupçonnés d’avoir maltraité, affamé et privé de soins leurs cinq neveux et nièces âgés de 5 à 11 ans, ainsi que la mère de ces enfants, a précisé le commissaire de la sûreté départementale de Besançon, Charly Kmyta, lors d’une conférence de presse.

Les enfants et leur mère étaient domiciliés chez le couple depuis septembre, dans un logement insalubre du centre-ville de Besançon. Ils ont été victimes de «fréquents coups de bâton, de coups de ceinture, de poing, de pieds et de maltraitances diverses», a déclaré le commissaire.

«Une jeune fille handicapée de 9 ans, trisomique, vivait notamment séquestrée dans les toilettes du logement, car son oncle ne supportait pas qu’elle devienne incontinente quand il la frappait», a précisé le commissaire.

Huit enfants placés

Les faits ont été mis au jour grâce aux enseignants des enfants qui avaient remarqué «l’état vestimentaire» et «les traces de coups au visage».

L’oncle avait organisé la venue de sa soeur en France et l’obligeait à mendier pour son compte. Mais il considérait qu’elle ne «gagnait» ainsi pas assez, et que subvenir correctement aux besoins de cette femme et ses enfants lui coûtait donc trop cher.

Le couple avait pour sa part trois enfants âgés de 9 à 12 ans, qui n’ont pas subi les mêmes mauvais traitements.

Les huit enfants de la famille ont été placés auprès de l’aide sociale à l’enfance et la mère battue a été prise en charge par les services sociaux.

Par ailleurs, les policiers ont également découvert un système organisé par lequel certains Roumains, établis depuis un certain temps en France, prélevaient un pourcentage sur les allocations sociales versées à des compatriotes récemment arrivés, au prétexte qu’ils les avaient aidés à faire les démarches administratives nécessaires. D’après M. Kmyta, «l’oncle était partie prenante de ce système».

Par ailleurs, certains Roumains «se déclaraient en tant qu’auto-entrepreneurs, dans l’optique d’être affiliés de manière illicite à une assurance chômage et à un régime social». (afp/nxp)

 

Source: 24heures

https://www.24heures.ch/monde/faits-divers/couple-prison-maltraitance-fraude/story/21050115

Image: DR/Photo d’illustration/AFP

 

La maltraitance sur enfants a crû en 2016

La maltraitance sur enfants a crû en 2016

Les enfants perçoivent toujours plus la violence entre les parents, ce qui les affecte très durement.

Le nombre d’enfants pris en charge dans les cliniques pédiatriques suisses suite à de mauvais traitements avérés ou suspectés a augmenté en 2016 par rapport à 2015. Au total, 1575 cas ont été signalés par les cliniques, contre 1388 en 2015.

Filles et garçons sont pratiquement représentés à part égale, soit 56%, respectivement 44%, comme une année auparavant. La maltraitance psychique concerne plus d’un tiers des enfants traités (36,9%). Ils perçoivent toujours plus la violence entre les parents, ce qui les affecte très durement, explique la Société suisse de pédiatrie (SSP) dans un communiqué diffusé jeudi.

Près d’un enfant sur quatre (23,3%) a été traité dans une clinique pour maltraitance physique. Dans la majorité des cas, elle a lieu dans le cadre familial et l’homme en est plus souvent l’auteur que la femme. L’année dernière, deux enfants de moins de deux ans sont morts suite à de la maltraitance physique.

Abus sexuels

Concernant les cas d’abus sexuels (306 soit 19,4%), les filles sont quatre fois plus touchées que les garçons, selon la SSP. Les auteurs sont en grande majorité masculins (87,3%) et ne sont souvent pas liés au cadre familial (20%). La négligence a touché 319 enfants (20,3%). Ce sont les femmes qui commettent le plus souvent cette faute.

De manière générale, la grande majorité des cas de maltraitance (80%), tous types confondus, ont lieu dans le cadre familial.

Au total, 21 des 25 cliniques pédiatriques de Suisse ont transmis leurs données. Le nombre de cas répertorié représente donc une «très grande partie» des cas pris en charge.

De nombreuses cliniques ont traité moins de cas qu’en 2015. Les cliniques universitaires de Lausanne et de Genève ont enregistré une augmentation massive des cas (plus de 200), précise le communiqué. Cela est dû au fait qu’elles ont été averties lors d’interventions policières pour des cas de violences domestiques dans des foyers où vivaient des enfants. Ces derniers ont été évalués psychologiquement. (ats/nxp)

 

Source: 24heures

https://www.24heures.ch/suisse/maltraitance-enfants-cru-2016/story/20166193

Image: Keystone