fbpx
Abus dans les couples: «Obliger les auteurs de violences à consulter, ça fonctionne»

Abus dans les couples: «Obliger les auteurs de violences à consulter, ça fonctionne»

Le nombre de personnes suivies par le Centre prévention de l’Ale a explosé, mais beaucoup de bénéficiaires ne viennent que lorsqu’ils n’ont pas le choix.

24 heures, 14 juillet 2023

Annick Bavaud et Philippe Bigler, du Centre prévention de l’Ale, constatent que la plupart des auteurs de violences sont réfractaires à tout accompagnement. Ils sont donc favorables aux obligations de suivi mises en place par l’État.

Le nombre d’enfants maltraités a augmenté de 14% en Suisse l’an dernier

Le nombre d’enfants maltraités a augmenté de 14% en Suisse l’an dernier

En 2022, le nombre d’enfants maltraités physiquement et psychologiquement a de nouveau augmenté. Près de 1900 cas ont été recensés, soit une augmentation de 14%. Deux enfants en bas âge sont décédés.

RTS Info, 5 juillet 2023

L’augmentation était observée depuis plusieurs années, mais jamais dans une telle proportion, a relevé mardi la Société suisse de pédiatrie. Les auteurs ne peuvent pas dire s’il s’agit d’une augmentation réelle ou de la conséquence d’une sensibilisation accrue.

L’étude menée par les 20 cliniques pédiatriques ayant servi de base à l’évaluation recense les enfants et les adolescents jusqu’à 17 ans victime de maltraitance. Les cas multiples sont comptabilisés une seule fois, dans la catégorie du mauvais traitement le plus grave.

Les cas de négligences représentent 30% des cas, suivis le plus souvent par des maltraitances physiques dans 28% des cas. La maltraitance psychologique arrive en troisième position avec 27% des cas.

Les médecins ont constaté des abus sexuels chez 14% des enfants traités et le syndrome de Münchhausen par procuration, où l’adulte provoque chez l’enfant de manière délibérée des problèmes de santé dans le but d’attirer l’attention du corps médical, représentait à peine 1%. La répartition des formes de maltraitance est restée stable en 2022.

La violence domestique prise en compte

La maltraitance psychologique comprend également le fait d’être témoin de violences domestiques. Cette souffrance, recensée pour la deuxième fois seulement, représente près de la moitié des maltraitances psychologiques. Cela confirme la problématique, estime le groupe de protection de l’enfance. Cette expérience vécue à la maison est une charge mentale très difficile.

La maltraitance est considérée comme certaine dans 53% des cas, probable dans 25% et incertaine dans 22%. En 2021, le pourcentage de diagnostics certains était plus élevé. La certitude du diagnostic varie selon le type de maltraitance.

>> L’interview de Sarah Depallens, pédiatre et responsable du CAN TEAM, l’unite de protection hospitalière au CHUV et dans le canton de Vaud

Sarah Depallens, médecin et responsable du CAN Team au CHUV. [Stéphane Délétroz - RTS]
Interview de Sarah Depallens, pédiatre et responsable du CAN TEAM, l’unite de protection hospitalière au CHUV et dans le canton de Vaud. / La Matinale / 1 min. / le 5 juillet 2023

Les filles plus souvent victimes

Les filles sont plus souvent victimes de maltraitance (56%) que les garçons (44%). Pour les cas d’abus sexuels ou de soupçons d’abus sexuels, la proportion pour celles-ci bondit à 84%. A part les coups, elles sont plus exposées que les garçons à toutes les formes de maltraitance.

En 2022, les très jeunes enfants ont été plus souvent victimes de maltraitance. La part des moins de six ans est de près de 45%. Les moins d’un an représentent même 18%.

Pour deux d’entre eux, les mauvais traitements ou la négligence ont eu une issue fatale, le même nombre que l’année précédente. En 2021, cinq enfants étaient morts de maltraitance physique. Les spécialistes partent de l’idée que le nombre de cas non déclarés est élevé, en particulier chez les plus jeunes.

Dans le cercle familial

Dans trois quarts des cas, les auteurs sont des membres de la famille, dans 14% des connaissances. Pour le reste, il s’agit d’autres personnes ou d’inconnus. Concernant les abus sexuels, deux cinquièmes des auteurs sont issus du cercle familial ou d’amis.

Contrairement à l’année précédente, la part des auteurs d’agressions physiques issus du cercle de connaissances a augmenté de 18 à 24% et celle des auteurs étrangers de 4,5 à 10%. Difficile de savoir s’il s’agit d’une plus grande propension à la violence dans la société, indiquent les auteurs.

Dans un tiers des cas, la maltraitance est commise par des hommes et des femmes ensemble. Dans un autre tiers, les hommes sont les seuls auteurs et dans 23% ce sont des femmes. Les données sont manquantes pour le reste. Les hommes commettent plus souvent des violences physiques, tandis qu’il n’y a pas de différence de genres en matière de maltraitances psychologiques. Quatre cinquièmes des auteurs sont âgés de plus de 18 ans.

Le profil d’un pédocriminel exploité pour en démasquer 2200 autres

Le profil d’un pédocriminel exploité pour en démasquer 2200 autres

Des années durant, la police cantonale argovienne et Fedpol ont enquêté ensemble pour débusquer des pédocriminels sévissant en Suisse mais aussi dans le monde.

20 minutes, 30 mai 2023

Tout commence en 2012. La police fédérale, Fedpol, a reçu les premiers indices concrets selon lesquels une personne domiciliée dans le canton d’Argovie diffusait du matériel pornographique illégal sous le pseudonyme de «Ninja Turtle» via la plateforme Gigatribe. Au début, l’identité de la personne se cachant derrière «Ninja Turtle» n’était pas claire. Seule certitude: elle habitait dans le canton d’Argovie. En 2012, «Ninja Turtle» a été arrêté et, en 2015, cet Allemand, alors âgé de 62 ans, a été condamné.

Enquête de longue haleine sous couverture

C’est alors que des spécialistes de Fedpol puis de la police cantonale argovienne ont utilisé le profil de l’Allemand pour identifier d’autres pédocriminels anonymes. Cette opération sous couverture, menée pendant plusieurs années, a été couronnée de succès. En tout, 2200 pédocriminels ont pu être démasqués jusqu’à présent et parmi eux, des auteurs présumés de Suisse. Ces derniers, ainsi que des déviants opérant dans le monde entier, ont ensuite pu être signalés aux autorités compétentes. Des arrestations ont eu lieu dans divers cantons suisses ainsi qu’en Croatie, au Brésil, en France, au Pérou, en Roumanie et en Espagne, notamment.

Les personnes identifiées ne sont pas seulement des personnes qui ont consommé du matériel pédopornographique, mais aussi des délinquants sexuels abuseurs d’enfants. À noter qu’à ce jour la police cantonale lucernoise annonce la mise sous les verrous de seize personnes dans le cadre d’une enquête concernant des images pédopornographiques.